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The Battle of Okinawa (4m x 8.5 m) détail - 1984 - Toshi & Iri Maruki - Sakima Art Museum |
En-mars 2007, un désaccord majeur naît entre le gouvernement local d'Okinawa et le gouvernement national du Japon sur le rôle de l'armée japonaise dans les suicides de masse de civils pendant la 2ème guerre mondiale. En effet, le Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT) conseille aux éditeurs de manuels scolaires de reformuler les descriptions qui présentent l'armée impériale japonaise comme forçant les civils à se tuer pour ne pas être fait prisonnier par les militaires américains. La nouvelle description du MEXT précise simplement que les civils ont reçu des grenades à main de l'armée japonaise. Cette initiative suscite des protestations parmi les habitants d'Okinawa. En juin 2007, l'Assemblée préfectorale d'Okinawa adopte une résolution appelant le gouvernement national à faire rétablir immédiatement la description originale dans les manuels afin que la vérité sur la bataille d'Okinawa soit établie et qu’une telle tragédie ne se reproduise jamais. Le 29 septembre 2007, environ 110 000 personnes, soit le plus grand rassemblement politique dans l'histoire d'Okinawa exigent que le MEXT se rétracte. La résolution déclare: « C’est un fait indéniable que les multiples suicides n’auraient pas eu lieu sans la participation de l'armée japonaise et toute suppression ou révision est un déni et une distorsion des nombreux témoignages de ces personnes qui ont survécu ». En décembre 2007, le MEXT a admis partiellement le rôle de l'armée japonaise dans les suicides de masse de civils. Le ministère a permis aux éditeurs de rétablir la référence sur les civils contraints aux suicides de masse par l'armée japonaise, à la condition qu'elle soit placée dans un contexte suffisant. Le rapport du conseil a déclaré : « On peut dire que du point de vue des habitants d'Okinawa, ils ont été forcés aux suicides de masse ».
Ce n’est cependant pas suffisant pour les survivants qui veulent que toute la vérité soit faite pour leurs enfants. En 2007, Le prix Nobel de littérature, Kenzaburō Ōe écrit un livret qui stipule que l'ordre de suicide de masse a été donné par l'armée pendant la bataille. Il a été poursuivi par les révisionnistes, y compris par un commandant survivant de la bataille, qui contestent cette version des faits et qui voulaient empêcher la publication de la brochure. Lors de l’audience du tribunal, Ōe précise que les suicides collectifs sont aussi la résultante de la structure sociale hiérarchique du Japon qui perdurait tout particulièrement dans ses forces armées et les garnisons locales. En mars 2008, la cour de la préfecture d'Osaka a jugé en faveur de Ōe en déclarant: « Il est autorisé de dire que l'armée a été profondément impliquée dans les suicides de masse ». Le tribunal a reconnu l'implication de l'armée dans les suicides de masse et “meurtres” suicides, citant les témoignages sur la distribution des grenades de suicide par des soldats et le fait que les suicides de masse n'ont pas été enregistrés sur les îles où l'armée n'était pas en poste. En 2012, le réalisateur coréen japonais Pak Su-Nam annonce la collecte de témoignages des survivants encore vivants pour son documentaire Nuchigafu afin de montrer la vérité historique au plus grand nombre. En mars 2013, l'éditeur de manuels scolaires japonais Shimizu Shoin a été autorisé par le MEXT à publier que l’armée a causé de nombreuses tragédies à Okinawa, tuant des civils locaux et les forçant à se suicider en masse.